A voir dimanche 15 avril 2012 à 20h40 sur Arte
Grand cinéaste oublié dont Wim Wenders a filmé l’agonie en 1981 dans «Nick’s Movie» («Lighting Over Water), Nicholas Ray utilise dans «La Fureur de vivre» («Rebel Without a Cause», 1955) la chronique sociale comme un prétexte à une méditation poétique sur la solitude et la violence, très éloignée des stéréotypes sur les jeunes dont Hollywood était très friande à l’époque…
Adolescent coincé entre un père soumis et une mère intrusive, Jim (James Dean) rêve d’indépendance. Nouveau venu dans une petite ville universitaire, il se met en tête de conquérir Judith (Natalie Wood), une jeune fille délaissée par ses parents. Pour arriver à ses fins, il défie la bande dont Judith est l’égérie… Par le biais d’une mise en scène lyrique, dont il a le secret, et une maîtrise inouïe du format scope, le réalisateur de «La Forêt interdite» (1958) transcende de façon extraordinaire le fait divers pour atteindre à un vertige existentiel sans égal.
A noter que Nicholas Ray apparaît à la fin du film dans le rôle du professeur d’université, marquant de son empreinte l’un des faux happy end parmi les plus déchirants de l’histoire du cinéma. «La Fureur de vivre» contribua de façon décisive au mythe de James Dean, qui périt un mois avant la sortie du film au volant de sa Porsche 550 Spyder…
Rebel Without a Cause
de Nicholas Ray
Etats-Unis, 1955, 1h51