La Forêt de Mogari

Grand Prix à Cannes 2007, «La Forêt de Mogari» est un bijou de lyrisme et de mysticisme. En japonais, «Mogari» signifie faire son deuil… Veuf et un peu fou, le vieux Shigeki est pensionnaire d’une maison de retraite. Machiko y officie comme aide-soignante. Lui n’en finit plus de regretter sa femme, elle de pleurer la disparition de son enfant. A la suite d’une partie de cache-cache dans les champs de thé, ils se perdent avec leurs fantômes dans la forêt mystérieuse de Mogari, là où les portables ne passent plus. Confrontant les vivants et les morts au moyen de plans verticaux, la cinéaste nippone Naomi Kawase restitue de façon éblouissante le lien secret qui les lie à la vie. Au son des cloches bouddhistes et du vent dans les arbres, elle crée un rapport sidérant avec la nature. Ainsi, la rivière en crue dévaste un barrage et appelle les larmes libératrices de l’infirmière meurtrie… Un chef-d’œuvre!

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Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial