La Fabrique des sentiments

A voir mardi 28 juin à 0h35 sur France 2

Gérer. Sa vie professionnelle, la famille, les loisirs et bien sûr les relations sentimentales. S’organiser, faire des choix, ne pas se laisser aller, garder la face et montrer qu’on est au top. En un mot: assurer. La société contemporaine est en train d’effacer les dernières réminiscences de la spontanéité et du laisser-aller qui conféraient à la sphère privée ses vertus ressourçantes. La rationalité et l’efficacité du travail s’appliquent désormais aux rencontres amoureuses, grâce au révolutionnaire «speed dating». Le concept consiste à réunir des individus qui se relayent dans des face-à-faces leur laissant à peine quelques minutes pour se convaincre mutuellement qu’ils sont le ou la partenaire idéal(e)­. Eloïse, 36 ans et une clerc de notaire ambitieuse est célibataire. Dissimulant ses angoisses existentielles derrière une ironie persistante, elle rencontre une palette d’hommes tour à tour timides, séducteurs, démoralisés, imbus d’eux-mêmes. En se comportant comme une femme libre, sûre d’elle et au comble du bonheur, elle les testera un à un, avant – qui sait – d’en choisir un avec lequel elle pourra lâcher prise, enfin. Si le film traite avec précision d’un sujet des plus actuels et bénéficie de l’interprétation aussi froide que convaincante d’Elsa Zylberstein, on regrette l’habileté et la puissance du premier film de Jean-Marc Moutout, «Violence des échanges en milieu tempéré».

de Jean-Marc Moutout
France, 2007, 1h44