La Dignité du peuple

Il était une fois un pays riche. Mais l’Argentine a été vidée de ses richesses par les politiciens (corrompus), les banques et les multinationales (crapuleuses). Après avoir démonté ce saccage dans «Memoria del saqueo», Fernando Solanas en donne le contrechamp saisissant dans «La dignité du peuple». Caméra au poing, le cinéaste rend hommage à toutes celles et ceux qui luttent contre une adversité épouvantable. Malgré la faim (350’000 morts par an) et la misère, les ouvriers, les maîtres d’école ou les femmes d’agriculteurs reconstruisent tant bien que mal le pays, retrouvant ainsi leur dignité. En captant la réalité la plus large et le plus fidèlement possible, l’individu dans son contexte, Solanas confère un relief formidable à tous ces antihéros anonymes. En résulte une œuvre engagée, mais au-delà de toute récupération politicienne, surtout aux temps des milliards volatiles…

Blaq Out

Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial