En 1963, le Japon est à nouveau prospère. Elève au lycée, la jolie Umi vit dans une maison réservée aux femmes, surplombant le port de Yokohama. Tous les matins, la jeune fille hisse un pavillon, à la fois pour faire signe aux bateaux qui passent en contrebas et rendre hommage à son père qui n’est jamais revenu de la Guerre de Corée. Adressé à une âme défunte, ce signal est intercepté par un autre lycéen, bien vivant lui, figure charismatique d’un foyer d’étudiants dont la vieille bâtisse est menacée de destruction. Les deux jeunes gens sympathisent. Las, leur amour naissant est contrarié par la révélation d’un secret de famille…
Le scénario de la nouvelle production des studios Ghibli a été écrit par Hayao Miyazaki, d’après un célèbre «shojo» manga (bande dessinée destinée aux filles). Ô surprise, le réalisateur du «Voyage de Chihiro» en a confié la réalisation à son fils aîné Goro. Il est de notoriété publique que Goro et Hayao ne s’entendent guère, ce dernier ne l’a jamais ménagé, au point de le morigéner après avoir visionné son premier long-métrage d’animation, «Les Contes de Terremer» (2006). On ne saura jamais ce qui a valu ce soudain accès de générosité paternelle, mais toujours est-il que le fiston Miyazaki a profité de l’aubaine, même si papa ne lui pas adressé la parole de tout le tournage!
Il est dès lors passionnant de constater combien «La Colline aux coquelicots» se démarque de la filmographie de son père. Nulle trace de fantastique, pas de créatures mythiques, seule la jeune héroïne très déterminée rappelle l’héritage familial! Travaillant en pleine catastrophe de Fukushima, Miyazaki fils a opté pour une description réaliste quasiment documentaire, imprégnant le spectateur d’un sentiment de nostalgie indicible pour un Japon des années heureuses, qui n’est plus!
Parmi les bonus, découvrez le storyboard animé du film, lequel permet de se rendre compte de l’immense travail accompli entre les dessins préparatoires et l’œuvre finalisée.
Studios Ghibli