L’ange exterminateur

A voir le dimanche 29 mai à 0h45 sur France3


Après une représentation à l’Opéra, le gratin de la bourgeoisie mexicaine se réunit dans les luxueux appartements d’Edmundo et Lucia Nobile. Une suite d’événements étranges se produit alors: les domestiques quittent les lieux sans autre explication et une force indomptable empêche les convives à quitter le salon… le lendemain, l’un des invités découvre que le sortilège est survenu au moment où Blanca interprétait une sonate de Paradisi. Il parvient momentanément à libérer les bourgeois de leur sort, alors que des émeutes populaires éclatent dans la rue. Avant même «Le Journal d’une femme de chambre» et «Le Charme discret de la bourgeoisie», où les protagonistes n’ont de cesse de se mettre à table sans jamais terminer leur repas, Buñuel enrobe l’univers bourgeois de son écriture surréaliste, ironique et absurde. S’il s’agit sans conteste de l’un des meilleurs films de sa période mexicaine, le réalisateur refusera systématiquement de révéler la raison qui empêche les convives de sortir du salon. Dans «Minuit à Paris», Woody Allen fait un clin d’œil au film: le personnage d’Owen Wilson souffle à Buñuel le pitch de «L’ange exterminateur», laissant le réalisateur songeur: «Mais pourquoi ne parviennent-ils pas à quitter la pièce?». Un mystère de l’histoire du cinéma qui se mord la queue!

El ángel exterminador
de Luis Buñuel
Mexique, 1962, 1h32