Kiss Kiss Bang Bang

A voir jeudi 24 mars à 22h50 sur TSR2

Mi-figue, mi-raisin, le premier film du scénariste à succès Shane Black emprunte son titre pétaradant à Pauline Kael (1919-2001), redoutable critique de cinéma, qui usait souvent de cette expression on ne peut plus lapidaire pour régler son compte à maintes productions hollywoodiennes usinées dans les années soixante… Coursé par la police, Harry Lockhart (Robert Downey Jr.) déboule par hasard en plein casting. Criant de vérité, ce casseur sans envergure, qui merde tout ce qu’il entreprend (ce sont ses propres mots), décroche le contrat. Promu acteur, Harry est envoyé à Hollywood pour interpréter le rôle d’un détective pas vraiment fute-fute. Afin de l’aider à entrer dans la peau de son personnage, la production le fait coacher par un vrai «privé», Perry Van Shrike (Val Kilmer), dit «Gay Perry». Mais le coaching avisé de Perry ne tarde pas à produire ses effets: les cadavres pleuvent littéralement sur le pauvre Harry qui ne sait plus où donner de la tête… Amusant dans sa première moitié, «Kiss Kiss, Bang Bang» met ensuite à bien rude épreuve la bonne volonté du spectateur, en corsant son intrigue plus que de raison. Parsemé de gags douteux, le film apparaît alors comme la vengeance foutraque d’un scénariste qui a été longtemps contraint d’obéir aux canons hollywoodiens. Auteur de scripts très rentables comme «L’Arme fatale» (1987) ou «Le Dernier Samaritain» (1991), Black fut un temps l’un des «screenwriters» les mieux payés de l’Usine à rêves. Sous cette perspective, son film reste tout de même assez jubilatoire!

de Shane Black
Etats-Unis, 2005