Kaarvan

Inde |
de Pankaj Butalia |
avec Kitu Gidwani, Naseeruddin Shah, Subrato Dutta, Srivardan Trivedi, etc.


Présenté cette année en compétition à Fribourg, «Karvaan» («Ombre et pénombre», 1999), par son thème, aurait très bien pu aussi figurer parmi les films phares de la section consacrée à «La partition du Bengale», événement historique ici oublié mais qui fit là-bas des millions de morts… Avec la sensibilité qui sied aux vrais cinéastes, Pankaj Butalia retrace l’existence de Lajma qui a vécu dans sa chair les conséquences de la partition du Bengale — partagé dès juin 1947 entre l’Inde et le Pakistan oriental qui deviendra plus tard le Bangladesh. Institutrice, Lajma quitte le Pakistan où elle vivait «retirée» depuis le début des années septante pour retourner en Inde et tenter de pacifier les souvenirs qui la hantent. Maniant le flash-back de main de maître, le cinéaste reconstitue ce passé «qui ne veut pas passer» en restituant aux femmes leur identité malmenée par la politique, la religion et les traditions — ce à quoi le cinéma indien ne nous avait guère habitués jusqu’alors.
Inde, 1999, couleur, 1h44; programme n°85 bis