Jerry chez les cinoques

de Frank Tashlin |
avec Jerry Lewis, Susan Oliver, Glenda Farrel, Everett Sloane, Kathleen Freeman, etc.

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    Sujet délirant de la rétrospective du dernier festival de Locarno, Frank Tashlin (1913-1974) a littéralement atomisé la comédie dite loufoque en exhibant les principes qui la fonde; un travail critique qu’il avait déjà commencé dans ses dessins animés de la fin des années 30 — le lapin qui s’interrompt dans son action pour s’adresser au spectateur, c’est lui. Découvreur de Jerry Lewis, Tashlin a trouvé en sa personne le support idéal de ses satires de genre. Figure inoubliable de l’enfant-adulte, Lewis démantibule les dialogues bien huilés de la comédie loufoque, sème une pagaille qui ruine tout dessein pro-grammatique — ce qui explique l’aspect peu linéaire des films qu’il a tournés sous la direction de Tashlin. Dans The Disorderly Orderly (Jerry chez les cinoques), Jerry Lewis interprète le rôle de Jerry Littlefield (sic), infirmier dans un hôpital, qu’il fait, par la grâce de son comportement, ressembler à un asile de fous. Après avoir fait exploser tous les scénarios de comédies engendrés par la situation de base (en créant des gags dont certains sont d’anthologie) le cinéaste offre à son spectateur un final étourdissant et burlesque qui résonne comme un rappel nostalgique des «slapsticks» de l’époque du muet.

    THE DISORDERLY ORDERLY, Etats-Unis, 1964, couleur, 1h29; programme n°29