de Francis Ford Coppola
avec James Caan, Anjelica Huston, James Earl Jones, D.B. Sweenbey, Dean Stockwell, Mary Stuart Masterson, etc.
Film injustement méconnu, «Gardens of Stone» se situe à l’opposé de «Apocalypse Now» réalisé huit ans auparavant; il en est même une sorte d’antithèse formidable qui prouve que Coppola ne cesse d’évoluer, de se perdre, de se retrouver. Sur le plan formel et par son thème, «Gardens of Stone» constitue un démenti à la représentation romantique de la guerre du Vietnam orchestrée par «Apocalypse Now». Aux images lyrico-infernales de ce «voyage au pays des ténèbres» se substituent des plans posés, dénués de toute emphase, qui restituent de façon quasi documentaire les rites funéraires appliqués aux soldats américains morts au Vietnam. Très loin de la performance «expressionniste» de Marlon Brando, dont le crâne immense et triste était filmé comme dans le «Nosferatu» de Murnau (1922), James Caan joue tout en retrait le rôle de Clell Hazard, un sergent de la «vieille garde» des Marines. Chargé d’assurer le protocole d’inhumation dans l’un de ces innombrables «jardins de pierres» qui fleurirent en 1969 aux Etats-Unis, Hazard peine de plus en plus à accomplir son devoir, mais n’a pas les moyens de douter…
GARDENS OF STONE, Etats-Unis, 1987, couleur, 1h40, programme n°65