If…

A voir lundi 21 août 2017 à 22h50 sur Arte |

Ancien critique de cinéma, auteur d’un ouvrage sublime sur John Ford («l’un des meilleurs livres sur un cinéaste jamais publié par un autre cinéaste»), le cinéaste britannique Lindsay Anderson est avec Tony Richardson, Karel Reisz et John Schlesinger l’un des fondateurs du «Free Cinema» (1956-1966), un courant cinématographique frappé au sceau du réel.

La bonne société british eut beau qualifier leurs films de «kitchen sink melodrama» (littéralement: «mélodrame d’évier de cuisine»), leur courant fit des émules dans le monde entier, influençant nombre de cinéastes majeurs à venir, tels Ken Loach, Stephen Frears ou encore le Suisse Alain Tanner.

Même s’il ne procède pas directement du «film social» cher au «Free Cinema», «If…» (1968) en arbore encore les jouissifs stigmates anti-establishment… Subjugué par le très charismatique Mick Davis (Malcolm McDowell), des élèves se révoltent dans un collège anglais dont les mœurs psychorigides sont très loin de refléter l’évolution de la société. Excédés, les jeunes gens finiront par tirer sur la foule venue assister à la remise de leurs diplômes.

Narré sur le mode de la farce, «If…» est un sacré capharnaüm qui tire à vue sur le système éducatif anglais. Mêlant la couleur au noir et blanc, il témoigne d’une volonté de transgression qui peut faire sourire aujourd’hui. Palme d’or à Cannes en 1969, sa vision reste néanmoins très roborative! Pour la petite histoire, c’est en voyant le film de Lindsay Anderson que Stanley Kubrick eut l’idée de confier à Malcolm McDowell le rôle principal de son futur «Orange Mécanique».

de Lindsay Anderson
Grande-Bretagne, 1968, 1h51