I Was a Swiss Banker

Berlin 07, Forum |
de Thomas Imbach |
avec Beat Marti, Laura Drasbæk, Anne-Grethe Bjarup Riis, Sandra Medina, etc.


En toute indépendance, Thomas Imbach élabore depuis presque vingt ans une œuvre très originale entre documentaire et fiction, à la frange du cinéma expérimental. Dès 1994, Imbach tourne son premier long-métrage, le déjà très troublant «Well Done», qui dissèque la vie quotidienne des employés d’une grande société financière. Trois ans plus tard, il croque dans «Ghetto» le portrait d’une jeunesse dorée zurichoise un brin désorientée.

Avec «Happiness Is a Warm Gun» (2001), ce réalisateur établi à Zurich franchit un palier supplémentaire, retraçant de façon très déconcertante la mort violente de l’égérie pacifiste Petra Kelly. Présenté dans le cadre de Passion cinéma l’an passé, «Lenz» (2006) transpose de nos jours, dans le contexte kitsch de Zermatt, la nouvelle homonyme de Büchner, qui évoque la fin du poète Reinhold Lenz (1751-1792), mort fou. Féerie moqueuse, «I Was a Swiss Banker» n’est pas un biopic sur Marcel Ospel… Pour échapper aux douaniers qui ont flairé son argent sale, un beau et jeune banquier plonge dans les eaux du lac de Constance. Flottant dans un entre-deux étrange, peuplé de sirènes high-tech et de fées héliportées, notre affairiste tente alors de se racheter une vertu. Entre Grimm et Andersen (le cabinet d’audit fermé en 2002 suite au scandale Enron), Imbach réinvente une Suisse homérique à la topographie certes fantaisiste mais ô combien contemporaine!
Suisse, 2007, couleur, 1h15, programme n°147