Hyènes

de Djibril Mambéty Diop |
avec Mansour Diouf, Ami Diakhate, Mahouredia Gueye, etc.


«Ce jour sept, du septième mois de l’an 1985, en redescendant des six cents mètres de Neuchâtel, je venais de rencontrer mon premier Européen. En Suisse. Ce matin-là de mon Sahel plat, j’avais arpenté le chemin du Pertuis-du-Sault, une vieille dame dans la besace. Il avait lui-même choisi ce dimanche solitaire pour faire descendre dans son bureau un fils lointain bien prétentieux. Faire des avances à sa bonne vieille dame de Güllen! Et la peindre en noir et or, en plus! L’Afrique est si loin de la gare de Güllen, où Claire Zachanassian un jour s’arrêta… (…)» Bravant «les chiens rouges» de l’auteur de «La promesse», le regretté Djibril Mambéty Diop (1945-1998) est venu à Neuchâtel en «délégation solitaire» demander au «Grand Friedrich» l’autorisation d’emmener sa vieille dame du côté de Colobane… Transposition africaine de «La visite de la vieille dame» (publié en 1956), «Hyènes» en reprend les grands thèmes (le pouvoir de l’argent, l’hypocrisie, la solitude, la corruption) pour lui donner une dimension «nord-sud» (qui, selon Diop, avait séduit Dürrenmatt): Linguère Ramatou, la prostituée bafouée, revient dans son village misérable, forte de la puissance que lui confère sa fortune comptabilisée en dollars…
1992, Suisse / Sénégal / France, couleur, 1h47; programme n°97

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