Hiroshima mon amour

de Alain Resnais |
avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada, Bernard Fresson, Stella Dassas, Pierre Barbaud, etc..


«Avec Hiroshima mon amour, un certain cinéma vient de se clore», écrit un critique nommé Jean-Luc Godard dans les Cahiers du Cinéma pour saluer la sortie du premier long métrage d’Alain Resnais (né en 1922). Avec le recul, nous ne pouvons que lui donner raison: à l’évidence, «Hiroshima mon amour» a ouvert une brèche inouïe où, par la suite, s’est engouffré tout le cinéma moderne. Quatorze ans après la bombe d’Hiroshima, une européenne (Emmanuelle Riva) et un asiatique (Eiji Okada) tentent à postériori de conjurer par leur union cet instant où l’humanité a pu être capable de se nier elle-même. Trois ans après «Nuit et Brouillard» (récemment programmé par Passion Cinéma), Resnais se saisit des phrases admirables de Marguerite Duras (composées pour la circonstance); ce faisant, il crée des rapports inédits entre les sons et les images, invente une nouvelle «façon de raconter» qui efface la frontière classique séparant documentaire et fiction, et instaure une Poétique du Temps à même de nous empêcher d’oublier l’Inoubliable.
France, 1959, noir et blanc, 1h31; programme n°46