Héros, héroïnes

Programme n°255 |

Du 1er mars au 1er avril 2023, Passion Cinéma présente onze films inédits portés par des figures héroïques de notre temps, comme seul le septième art peut en révéler. Ne manquez pas les séances spéciales de «Ailleurs si j’y suis» en présence du réalisateur François Pirot et «Les Années Super 8» en présence de l’écrivaine Odile Cornuz ou de l’autrice et metteuse en scène Fanny Wobmann.

Le nouveau cycle de films proposé par Passion Cinéma regorge de personnages battant en brèche les stéréotypes fictionnels qui, depuis trop longtemps, façonnent nos mentalités, à l’insu de notre plein gré, pour paraphraser un sportif dopé qui ne croyait pas si bien dire. Element-clef du dispositif cinématographique d’antan, le bête processus d’identification reste alors en carafe ou, mieux encore, tombe en panne.

Rôles redistribués

L’identité de genre n’étant plus du tout ce qu’elle était, les héros deviennent des héroïnes en puissance, leur chanson de geste passant par le retrait, l’esquive, l’éloge de la fuite, l’aveu de faiblesse… ou à l’inverse, la confrontation, le conflit et la rivalité! Les cartes de nos imaginaires collectifs sont ainsi rebattues et les rôles qui nous étaient jadis assignés redistribués à l’envi. A ce jeu, les modèles narratifs autrefois dominants perdent peu à peu leur pseudo-légitimité.

Puissance de la fiction

Le fait de remettre une couche de rouge à lèvres après avoir subi une agression ne prête plus à ambigüité; un homme peut se dénuder de ses soi-disant responsabilités, au sens propre et figuré; un colosse au physique de lutteur fondre en larmes; une sage-femme former un «sage-homme»… Sublimé par la puissance de la fiction, le champ des possibles se décuple. Le voilà peut-être le véritable multivers!

Devenir plus humain

Plusieurs films au programme passent au crible la relation filiale, comme si cette dernière condensait en elle tous les enjeux d’un devenir plus humain. Avec des pères qui ont su se délester de leurs oripeaux de super-héros trop lourds à porter… Souvent accusé de n’être qu’une vaine usine à rêves, le cinéma aurait-il enfin ce temps d’avance nécessaire à tout vrai changement? L’espoir fait vivre!

Vincent Adatte