Henri

Cannes 2013, Quinzaine des réalisateurs
de Yolande Moreau
avec Pippo Delbono, Jackie Berroyer, Lio, Miss Ming, etc.

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Actrice d’une laideur sublime et charismatique, («Séraphine», «Louise-Michel», «Mammuth», etc.), la Belge Yolande Moreau avait coréalisé en 2004 «Quand la mer monte», un premier long-métrage déjà très prometteur. Aujourd’hui, elle fait bien plus que confirmer avec «Henri» qui renvoie superbement la bien-pensance confite à la niche! Dans un bar-restaurant près de Charleroi, Henri (formidable Pippo Delbono) et Rita (Lio) mènent une vie de couple usé jusqu’à la trame par le travail et la routine. Un matin, Rita peine à faire démarrer sa voiture. Elle ne reviendra pas… Après la disparition de sa femme, Henri dessoûle et engage à moindre prix Rosette (Candy Ming lumineuse), pensionnaire d’un foyer de handicapés mentaux, pour le seconder. Tenaillée jusqu’à la folie par le désir d’être normale, la jeune femme essaye de séduire son patron taciturne et colombophile. Décrié, car bien trop improbable aux yeux des pochetrons du bled, le couple prend la tangente, se réfugiant dans un hôtel anonyme en bord de mer, où un simple rideau de tulle peut suffire à nourrir le fantasme impossible du mariage… Très peu charitable, Yolande Moreau a du cœur. Elle nous le démontre avec ce grand film taiseux, qui fait un sort combien salutaire à tout exercice de bonté déplacée.
France, 2012, couleur, 1h47, programme n°186