Haramuya

BURKINA-FASO
de Drissa Touré |

haramuya_WEB
Reprenant le thème de «Laada» («La loi coutumière», 1991) qui décrivait le conflit typiquement africain opposant tradition et «modernité» dans un cadre rural, le Burkinabé Drissa Touré l’inscrit cette fois dans le cadre urbain de la capitale, Ouagadougou. A travers les faits et gestes de la famille du vieux Fousseini, Touré tisse une trame narrative non conformiste (en regard du cinéma africain habituel) qui exprime à merveille la réalité éclatée, contradictoire, de l’Afrique d’aujourd’hui. Digne représentant de l’ethnie des pêcheurs (qui vivaient autrefois au bord du marigot où ont poussé comme des champignons les buildings et bidonvilles de Ouagadougou), le vieux Fousseini a deux fils: l’un est projectionniste de cinéma et fait vivre avec son salaire toute la famille; l’autre traîne en ville à longueur de journée à la recherche de sa fiancée. Riant de ses personnages (sans doute pour ne pas pleurer), Touré dit avoir livré avec «Haramuya» («Proscription») «une fable dont la portée est universelle».
PROSCRIPTION, 1995, 1h27, couleur; programme n°45