| JAPON |
Cannes 2011, en compétition
de Naomi Kawase
Depuis 1992, la réalisatrice japonaise Naomi Kawase poursuit une œuvre partagée entre l’essai, le journal intime et la fiction. Comme elle l’avait déjà fait pour «La Forêt de Mogari» (2007), Kawase a tourné son dix-huitième film dans sa région natale de Nara, qui constitue aussi le berceau historique du Japon. S’ouvrant sur des images de fouilles archéologiques qui, au final, prendront tout leur sens, «Hanezu» réactualise un poème du recueil Manyoshu, le plus ancien de la littérature japonaise, évoquant une rivalité amoureuse entre trois montagnes… La jeune Kayaoko élabore des teintures. Tandis que son mari travaille à la ville, elle s’éprend d’un jeune sculpteur. Avec un sens quasi animiste de l’image, la cinéaste réussit à nouveau à capter l’essence de ce Japon désormais introuvable, où passé et présent n’en continuent pas moins de coexister, sans savoir lequel est le fantôme de l’autre.
HANEZU NO TSUKI, Japon, 2011, 1h31, programme n°174