Green Book

Lundi 1er février à 20h45 sur RTS 1

Pour la première fois, le cinéaste américain Peter Farrelly a délaissé son frère Bobby, avec lequel il avait cosigné des comédies trash aussi profondes que jubilatoires, dont «Mary à tout prix» et «L’Amour extra-large». Faisant cavalier seul, il signe en 2018 avec «Green Book» un film certes très éloigné de sa veine sadique-anale, mais dont les accents tragicomiques agissent comme une piqûre de rappel indispensable à l’heure où le racisme opère un peu partout un retour consternant. Tiré de faits authentiques, ce biopic salutaire reprend la formule consacrée du buddy movie (ou film à tandem) consistant à apparier deux protagonistes mâles qui, en temps normal, ne se seraient jamais adressé la parole. Le but étant que ce couple très mal assorti finisse par s’entendre, ou à tout le moins faire alliance, au-delà de ses différences. Partant, le buddy movie finit souvent en feel-good movie.

Dans cet esprit, le duo formé par Farrelly fonctionne à la perfection et sert le propos humaniste du film dont l’action est située en 1962, aux Etats-Unis, où perdurent encore en certains lieux des lois ségrégationnistes… Don Shirley (Mahershala Ali), pianiste afro-américain de musique classique renommé, engage Tony Lip (Viggo Mortensen), videur de boîte italo-américain, pour le conduire et le protéger au gré d’une tournée dans le Sud profond des Etats-Unis. Pour s’en sortir, Tony va devenir un lecteur assidu de «The Negro Motorist Green Book», un guide recensant les lieux qui acceptent les gens de couleur… Picaresque, violent et gorgé d’humour amer!

de Peter Farrelly
Etats-Unis, 2018, 2h03