A voir à Neuchâtel, vendredi et samedi en nocturne uniquement |
Ingénieure de formation, le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock) effectue sa première sortie dans l’espace. Elle est accompagnée par l’expérimenté Matt Kowalsky (Georges Clooney) qui surveille ses premiers pas. Sortis de leur navette spatiale pour faire une réparation sur le télescope Hubble, les deux astronautes sont avertis par radio qu’une pluie de débris va s’abattre sur eux.
Meurtrière, l’averse prévue détruit complètement leur navette. Seuls survivants de l’équipage, Ryan et Matt commencent à dériver dans l’immensité de l’espace qui s’ouvre tel un mausolée dans la lumière terrassante du clair de Terre. Reliés entre eux par un simple câble, ils forment alors le couple le plus esseulé qui soit… Sept ans après le remarquable «Les fils de l’homme», qui retraçait la destinée mouvementée de l’ultime femme enceinte, le cinéaste mexicain Alfonso Cuarón signe avec «Gravity», un véritable chef-d’œuvre, une manière de codicille magistral à «2001: l’odyssée de l’espace» de Stanley Kubrick.
Renouant en toute intransigeance avec les grands principes odysséens du regretté Kubrick, à savoir l’observance du plan-séquence et le respect du silence interplanétaire, Cuarón immerge littéralement son spectateur dans un «space opera» à l’humilité grandiose, à des années-lumière du montage au hachoir de «Star Wars», assourdissante saga s’il en est! Progressivement, «Gravity» installe un suspense insidieux qui, loin d’accélérer notre rythme cardiaque à tout rompre, nous fait plutôt ressentir de façon prodigieuse le temps infini, presque suspendu, de l’espace, avec les seuls pouvoirs du cinéma!
de Alfonso Cuarón
Etats-Unis, 2013, 1h30