de Mamoru Oshii
Réalisé par le futur auteur du sublime «Avalon» (2001), «Ghost In The Shell» (1995) est un manga réflexif qui a littéralement sidéré le public européen à sa sortie. Partant, cette œuvre d’une beauté sombre et tourmentée a diamétralement changé le point de vue du spectateur lambda, qui en était encore resté au statisme bête de «Goldorak»… Tokyo, année 2029, le Major Makomoto Kusanagi est une femme «cyborg» (automate). Malgré elle, Kusanagi appartient à une «cyber-police» impitoyable et dotée de moyens illimités pour lutter contre le crime (informatique). Dotée d’un «ghost» (un esprit artificiel), elle a la faculté de penser et se pose dès lors quelques questions embarrassantes, notamment sur son statut et son libre arbitre. En cas de démission, Kusanagi devrait en effet aussitôt restituer son corps ultra-performant aux autorités qui ont financé sa fabrication… Né en 1951, Mamoru Oshii narre sa fable futuriste sur ce rythme fascinant, comme au ralenti, qui constitue sa griffe, conférant à son film un climat à nul autre pareil! Très bonne nouvelle, Oshii serait en train de donner la dernière main à la suite de ce pur chef-d’œuvre.
KOKAKU KIDOTAI, 1995, Japon, couleur, 1h22, programme n°112