Cannes 99, en compétition |
de Jim Jarmusch |
avec Forest Whitaker, John Tormey, Cliff Gorman, Isaach de Bankolé, etc.
«L’authenticité est inestimable, l’originalité, une chimère.» Cet aphorisme de l’auteur de «Stranger Than Paradise» (1984) est à la mesure d’une démarche où l’emprunt, la citation, constituent la règle. Héritier à la fois nostalgique et goguenard des grands récits hollywoodiens qui ont forgé l’Amérique du siècle passé, Jarmusch reprend à sa manière les genres cinématographiques «pour voir où cela mène aujourd’hui»… «Ghost Dog» se présente comme une déconstruction gracile et élégiaque de la «blaxploitation» qui, via ses super héros de couleur («Shaft», «Superfly»), jouait la carte d’une intégration bidon reposant entièrement sur le pouvoir illusionniste du cinéma. Tueur à gages noir respectant à la lettre le code de l’honneur des samouraïs, colombophile las ou lecteur passionné, le personnage multiforme joué par Forest Whitaker déjoue tour à tour toutes les attentes du spectateur pourtant averti…
GHOST DOG: THE WAY OF THE SAMOURAI, Etats-Unis, 1999, couleur, 1h56,
programme n°129