Genet à Chatila

de Richard Dindo |
avec Mounia Raoui et la voix de Jean-François Stevenin



Comme tous les grands cinéastes, Richard Dindo ne croit pas à une représentation cinématographiquement possible des événements passés. En réaction, Dindo a élaboré une démarche unique en son genre: se saisissant d’un écrit à caractère autobiographique, il le confronte de façon impitoyable aux lieux et aux témoins (quand il les retrouve) décrits et cités par ce même écrit. Après Frisch, Rimbaud, Charlotte Salomon, Che Guevara, Breitenbach et Grüninger, Dindo applique sa méthode à une autre grande figure de la «résistance», l’écrivain français Jean Genet. Se mettant en chemin avec une jeune Beur qu’il considère sans doute comme la seule «descendante» possible de Genet (celui-ci se considérait en effet comme un «Noir à la peau blanche ou rose»), l’auteur de «Arthur Rimbaud, une biographie» (1991) s’efforce de reconstituer la trajectoire décrite dans le «Captif amoureux», sublime récit autobiographique écrit par Genet, en réaction au choc du massacre de Sabra et Chatila (1982) — que l’écrivain réussit à achever juste avant de mourir (1986). Du Liban jusqu’au maquis palestinien du Jourdain, Dindo constate une fois encore l’impossibilité de cette reconstitution…
Suisse / France, 2000, couleur, 1h45, programme n°90