Full Metal Jacket

de Stanley Kubrick |
avec Matthew Modine, Arliss Howard, Vincent D’Onofrio, R. Lee Ermey, etc.

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      Pendant la guerre du Vietnam, de jeunes engagés subissent le dur entraînement des Marines — le corps d’élite américain —, sous la férule d’un sergent instructeur violent et sadique. Baleine, la recrue qu’il prend pour tête de turc et qu’il fait haïr par toute la section, finit malgré tout par devenir un «bon soldat»; mais à la fin de sa formation, celui-ci tue le sergent et se suicide. On retrouve ensuite ces nouveaux Marines sur le front. L’un deux est devenu le correspondant du magazine de l’armée Stars and Stripes. En 1968, il part en reportage dans le «merdier» vietnamien, où il retrouve ses anciens camarades et se fait prendre, avec eux, dans une embuscade.
      Pour son retour au film de guerre, 30 ans après «Les Sentiers de la gloire», Kubrick n’a pas voulu faire de «Full Metal Jacket» un film-somme sur le Vietnam, mais plutôt une reconstitution méthodique de l’embrigadement social et militaire qui conduit l’homme à suivre corps et âme une logique guerrière qui le transforme en tueur. Sur un système dramaturgique proche de la fable, Kubrick renoue ainsi avec la structure de «Orange mécanique»: divisant de façon symétrique son film en deux parties distinctes, la formation théorique d’une part, la guerre de l’autre, Kubrick laisse le spectateur déterminer lui-même son interprétation en passant sans transition d’une étape à l’autre. Il construit ainsi avec une impressionnante rigueur un film-miroir où la logique (la guerre) conduit à l’absurde (la boucherie).

      Etats-Unis / Grande-Bretagne, 1987, couleur, 1h56; programme n°23