de Werner Herzog |
avec Klaus Kinski, Claudia Cardinale, José Lewgoy, Grande Othelo, etc.
Avec «Fitzcarraldo» (1982), Werner Herzog renoue avec l’environnement de «Aguirre ou la colère de Dieu» (1972) et un type de personnage, le fou grandiose, mégalomane, qui poursuit un rêve inaccessible et donc voué à l’échec — toujours interprété par Klaus Kinski, son acteur fétiche. L’ingénieur Brian Sweeney Fitzgerald, dit «Fitzcarraldo» est resté en Amazonie péruvienne, en dépit de l’abandon des travaux de construction du chemin de fer dont il avait la responsabilité. Admirateur de Caruso, il rêve de le faire venir chanter Verdi à Iquitos, la colonie où il dépérit… Pour réaliser sa chimère, il ira jusqu’à faire gravir une colline au bateau sensé lui «rapporter» l’argent indispensable… Grand voyageur comme John Huston, Herzog croit à la mystique du tournage in situ, en conditions réelles et considéré comme une épreuve de force dont l’issue est décisive pour la réussite de l’œuvre — même si celle-ci traite, paradoxalement, du thème de l’échec. En résulte un grand film «malade» qui «réfléchit» de manière fascinante les difficultés incroyables de sa réalisation.
RFA, 1982, couleur, 2h37, programme n°91