Fish Tank

Prix du jury à Cannes 2009, «Fish Tank» raconte la trajectoire de Mia, une ado à problèmes qui rêve de devenir danseuse de hip-hop pour échapper à sa condition. Coincée entre une mère alcoolique et volage qui se déhanche bien mieux qu’elle, et une petite sœur impudente, Mia étouffe dans son «aquarium» (c’est le sens du titre): un appartement d’une banlieue prolétaire de Londres. Véritable antidote aux habituels mélos sur la danse, ce deuxième film de la Britannique Andrea Arnold multiplie les métaphores animales – le cheval blanc enchaîné, le poisson pêché à mains nues – pour montrer le bouillonnement psychologique et sexuel de son personnage, son mal-être et ses passions. Par bonheur, «Fish Tank» capte aussi l’amour sincère de ces trois filles victimes de la faillite des ghettos, grâce à des dialogues teintés d’humour et à la liberté insufflée par les «Gypsies» vivotant alentour.

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Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial