Femmes d’un été

A voir dimanche 10 janvier 2016 à 1h00 sur France 3 |

femmes-d-un-ete_WEB

Cinéaste italien très peu connu hors de la Botte, l’Italien Gianni Franciolini (1910-1960) a légué à la postérité une poignée de films, dont l’émouvant «Bonjour Eléphant» (1952), un conte doux-amer écrit par l’immense Cesare Zavattini, où un pauvre professeur romain reçoit un cadeau fort encombrant sous la forme d’un éléphanteau facétieux, alors qu’il arrive à grand-peine à nourrir sa famille!

Dans les années 1950, Franciolini se spécialise dans le film à sketches alors très en vogue en Italie, réalisant successivement «Les amants de la Villa Borghese» (1953), «Cette folle jeunesse» («Racconti roman», 1955) et «Femmes d’un été» («Racconti d’estate», 1958), ces deux derniers titres constituant des adaptations de nouvelles d’Alberto Moravia, lequel a d’ailleurs participé à l’écriture du scénario de «Femmes d’un été».

Dans une atmosphère de luxe délétère, Franciolini et Moravia font et défont des couples venus passer leurs vacances sur une plage huppée et «dangereuse» de la Riviera ligurienne, à Portofino. Dans cette société suintant l’hypocrisie, les hommes (joués par Marcello Mastroianni, Alberto Sordi et autre Gabriele Ferzetti) sont tous des gigolos, des profiteurs, des faibles qui abusent de femmes dupes et vulnérables, mais loin d’être bêtes (Michèle Morgan, Dany Carrel, Sylva Koscina).

Dans la veine du «Mépris», que Moravia a écrit quatre ans auparavant, le sketch qui voit un mari sans scrupules (Franco Fabrizi) précipiter sa femme (S. Koscina) dans les bras d’un homme riche (Gabriele Ferzetti) dont il convoite l’argent est sans doute l’un des plus réussis. De son côté, Alberto Sordi est grandiose dans le rôle d’un secrétaire-amant qui n’ose quitter la star obèse qui le persécute. Marcello Mastroianni en policier au cœur tendre s’abîme volontiers dans le regard bleu acier de Michèle Morgan qui joue ici le rôle d’une pickpocket française… Bref une curiosité qui vaut le détour!

de Gianni Franciolini
France/Italie, 1958, 1h49