Du 4 octobre au 14 novembre, Passion Cinéma se fait le passeur de quatorze films inédits qui nous invitent à examiner des actes de transmission, que ce soit à travers l’enseignement, l’art, la religion ou encore la filiation.
Faire mémoire
A plus de quatre-vingts ans, Luis Buñuel avait pour habitude de raconter ses rêves à Jean-Claude Carrière, co-scénariste de ses derniers films, dans l’espoir de défaire les nœuds dramaturgiques parfois inextricables auxquels le duo était confronté. Dans l’un de ses rêves, le réalisateur du «Chien Andalou» se voyait interroger les spectateurs et spectatrices à la sortie du cinéma où passait son dernier film. Mais ceux-ci et celles-ci ne se souvenaient d’absolument rien.
Ultime legs
Cauchemardant ce phénomène d’amnésie collective, le grand cinéaste s’était réveillé en sueur, puis en avait bien ri! En hommage déguisé à Buñuel, Passion cinéma présente un cycle automnal passionnant, abondant en films qui traitent du thème de la transmission. Comme disait l’autre, raconter, c’est transmettre, autrement dit faire mémoire en brinquebalant par écrans interposés un héritage fait de mots et d’images marquantes, lequel constituera peut-être notre ultime legs, à la condition que ce monde nous subsiste.
Miyazaki, Scorsese…
Chose étrange, sans que nous l’ayons vraiment voulu (encore que), parmi les cinéastes dont nous avons retenu les titres figurent plusieurs octogénaires ou proche de l’être: Hayao Miyazaki, Wim Wenders, Ken Loach, Marco Bellocchio, Martin Scorsese… Très loin d’être décrépits, ces grands auteurs nous adressent des œuvres, dont nous nous souviendront longtemps après être sorti·es du cinéma. Ce cher Buñuel peut «dormir» sur ses deux oreilles!
