Exils intérieurs/nuit/jour

Programme n°248 |

Du 27 avril au 24 mai, Passion Cinéma rassemble des films où l’individu, aux prises avec la solitude, l’exclusion, l’isolement, l’exil subi ou consenti, réussit ou non à inverser la spirale descendante de son destin… Au programme, onze longs-métrages inédits et de nombreuses séances en présence des cinéastes, sans oublier le verdict du concours «La Suisse m’interroge?».

Guilleret, à l’image du printemps enfin arrivé, le nouveau cycle de Passion Cinéma? Au premier abord, pas vraiment… Inédites, les onze œuvres proposées saisissent en effet des femmes et des hommes aux prises avec la solitude, l’exclusion, l’isolement, l’exil subi ou consenti. Mais à bien y regarder, tous ces films, ou presque, finissent tôt ou tard par les en délivrer, et nous avec! Tel est le merveilleux paradoxe du cinéma, art libérateur par excellence, mais au prix d’un séjour en captivité volontaire en sa très confortable geôle obscure. A très juste titre, le regretté François Truffaut a qualifié un jour le public captif des salles de cinéma «d’évadé permanent». Il n’avait pas tort. Au cours de ce cycle, nous allons nous faire la belle existentielle avec nombre de compagnes et compagnons de cellule filmique.

ÉVASIONS COMPLICES

Ces évasions complices prendront parfois un tour dramatique ou illusoire, mais, quand bien même, émancipateur. A commencer par celle de Mix & Remix. In extremis, ce dessinateur adulé est parvenu à s’affranchir des gros nez bonhommes qui avaient fait à la fois sa renommée et sa malédiction, comme nous le confie un documentaire qui lui est consacré. D’autres protagonistes de notre cycle se sont porté·es volontaires pour un exil délibéré, sans doute fasciné·es par l’idée d’un retrait radical.

EN RETRAIT DU MONDE

A l’exemple des deux alpinistes cinéastes de «The Sanctity of Space» venus se perdre dans l’immensité de rocs et de glace d’une montagne mythique. Opérant un mouvement inverse, les spéléologues de «Il Buco» s’enfoncent dans l’un des gouffres les plus profonds au monde, se confrontant à l’obscurité absolue. A nul autre pareil, le nouveau film du réalisateur italien Michelangelo Frammartino constitue une expérience sensorielle littéralement inouïe. Qu’on se le dise!

Vincent Adatte