Et pourtant, elles tournent!

Programme n°214 |

Du 16 août au 26 septembre, Passion Cinéma présente huit films tournés par des réalisatrices ou qui mettent en scène des personnages féminins substantiels. Et dans le cadre de la Journée du cinéma, ne manquez pas le débat «Toujours potiches?», les films en présence d’invités et les avant-premières,
à CHF 5.- la séance!

Sous cet intitulé galiléen et ironique, le cycle de rentrée de Passion Cinéma veut mettre en lumière l’apport essentiel des femmes dans l’art et l’industrie cinématographique, qu’elles soient cinéastes, scénaristes, productrices, muses ou simplement comédiennes empêtrées dans les toiles de leurs pairs masculins.

POUR PLUS DE PARITÉ

A Locarno, l’Office fédéral de la culture a produit une étude révélatrice qui montre que les femmes sont loin d’être égales aux hommes au sein du septième art helvétique. Alors que la moitié des diplômés des écoles de cinéma sont des femmes, on ne compte que quarante pour cent de productrices et trente pour cent de réalisatrices, qui produisent et réalisent des films dont les budgets sont presque toujours moins élevés que ceux de leur homologues masculins, avec en sus des rémunérations moindres. Espérons que cette statistique édifiante éveillera un brin les consciences et contribuera à plus d’égalité dans le domaine…

LE LABEL F-RATED

Dans cette attente, histoire de faire avancer la cause, nous vous invitons à apposer au tout-venant cinématographique le label F-rated, complémentaire au redoutable test de Bechdel (en résumé, un film réussit ce test seulement si deux personnages féminins, identifiés par leurs noms, discutent d’autre chose que des hommes dans une conversation). Pour espérer décrocher le F-rated, les films doivent satisfaire à l’un des trois critères suivants: avoir été réalisé par une femme, avoir été écrit par une femme ou mettre en scène des personnages féminins substantiels. S’ils remplissent ces trois conditions, ils obtiennent même un triple F, la notation suprême!

Toujours potiches?

Par films interposés et un débat à l’intitulé délibérément provocateur, «Toujours potiches?», Passion Cinéma espère contribuer à une cause dont le (bon) cinéma ne peut sortir que grandi et, sans doute, plus intéressant.

Vincent Adatte