A voir dimanche 28 août 2011 à 0h20 sur France 3
Enchaînement déchaîné d’images dites «surréalistes» qui se termine par l’enterrement burlesque d’un chasseur tyrolien dont le corbillard est tiré par un chameau, le film est destiné à être projeté durant l’entracte du ballet dadaïste «Relâche» de Francis Picabia et Erik Satie. Cet hommage aux folles courses-poursuites de Mack Sennet était censé transgresser le protocole bourgeois présidant aux représentations théâtrales de l’époque. Spectacle «multimédia» avant l’heure, «Relâche» en appelait effectivement au mélange impur et provocant des genres. Interprété par des célébrités telles que Marcel Duchamp, Man Ray, Marcel Achard ou Erik Satie, «Entr’acte» visait à produire des images en liberté, délivrées de l’obligation de raconter, mais portées par un rythme de plus en plus rapide (et la musique «live» de Satie).
Précédant la diffusion d’«Entr’acte», France 3 programme le premier film de René Clair, «Paris qui dort», réalisé en 1923. Ce court-métrage surréaliste (que l’on qualifierait aujourd’hui de fantastique ou de science-fiction) nous plonge dans un Paris où le temps s’est arrêté et où les habitants restent littéralement figés sur place. Albert, le gardien de la Tour Eiffel, et ses amis de fortune arrivés en avion de Marseille – un aviateur, un industriel, une aventurière, un voleur et le policier à sa poursuite – ont échappé au mystérieux rayon, parce qu’ils ne se trouvaient pas sur la terre ferme. D’abord éberlués par la situation, ils finissent par en tirer parti… Une farce cocasse qui démontre le talent précoce de l’unique cinéaste français élu à ce jour à l’Académie Française!
Paris qui dort
de René Clair
France, 1923, 36min
Entr’acte (photo)
de René Clair
France, 1924, 22min
