de David Lynch
avec John Hurt, Anthony Hopkins, Anne Bancroft, John Gielgud, etc.
Nous sommes en 1884, à Londres. Le chirurgien et professeur d’anatomie Frederick Treves (Anthony Hopkins) retrouve le propriétaire d’une attraction de foire connue sous le nom d’«Elephant Man». Ce pauvre monstre tremblant s’appelle John Merrick (John Hurt). Agé de vingt-et-un ans, il doit son surnom et son handicap au fait que sa mère aurait été renversée par un éléphant, alors qu’elle était enceinte de quatre mois. Atteint de bronchite chronique, Merrick a le corps recouvert de tumeurs et la colonne vertébrale complètement tordue. Son visage et son crâne présentent des déformations et des protubérances uniques au monde! L’exhibant devant ses collègues, Treves a d’abord l’intime conviction qu’il a affaire à un idiot congénital…
Force est de constater que David Lynch nous manipule à des fins éthiques avec une intelligence rare. Par le biais d’une mise en scène qui déjoue sans cesse nos attentes spectaculaires, il réussit à rendre son personnage de plus en plus humain et, surtout, digne de respect aux yeux du spectateur, comme si le regard de ce dernier s’humanisait à mesure que l’action progresse. C’est bien dans cette évolution (du voyeurisme à l’empathie) que réside le véritable sujet de ce chef-d’œuvre dont le noir et blanc est déjà une marque de compassion…
THE ELEPHANT MAN, 1980, Etats-Unis, noir et blanc, 2h05, programme n°131