Electra Glide in Blue

Policier vertueux, de petite taille, John Wintergreen est motard dans une patrouille de l’Arizona. Perché sur sa Harley modèle Electra Glide, il rêve d’entrer à la criminelle pour coiffer un stetson et porter un costard, au lieu du casque et de l’uniforme… Unique long-métrage du compositeur James W. Guercio, «Electra Glide in Blue» fut qualifié à tort d’apologie de la police à sa sortie en 1973. Tourné dans la mythique Monument Valley, sous un ciel bleu vif et au milieu des rocs jaunes, ce film désenchanté mélange empathie et ironie pour démolir à la fois les principes de l’Amérique réactionnaire, les valeurs de la contre-culture hippie et les icônes hollywoodiennes. Perle rare du cinéma indépendant US, cette histoire de flics à moto fait alors figure d’«Easy Rider» à l’envers, oscillant constamment entre un road-movie à la Monte Hellman et un western façon John Ford.

Wilde Side

Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial