A voir lundi 21 mai 2012 à 23h05 sur RTS Deux
Le cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh est né en 1964 à Phnom Penh. Rescapé du génocide perpétré par les Khmers rouges, il réussit à s’enfuir en Thaïlande et arrive en France en 1980. Diplômé de la défunte IDHEC cinq ans plus tard, Panh passe à la réalisation dès 1993 avec «Les Gens de la rizière» (1993). Depuis alors, il alterne fictions («Un Soir après la guerre», «Barrage contre le Pacifique») et documentaires dont l’imparable «S21 – La Machine de mort khmère rouge» en 2002»).
La plupart des documentaires de Panh traitent de la question du génocide qui coûta la vie à 1,7 million de Cambodgien. Il s’agit par le biais du cinéma et de sa capacité à faire témoignage d’essayer d’exorciser le passé, de donner tout son sens à l’extraordinaire capacité de résilience de ses compatriotes… Après le déchirant «Les Artistes du théâtre brûlé» et ses comédiens au chômage hantés par le souvenir de la tragédie, ce fils d’instituteur poursuit avec «Dutch, le maître des forges de l’enfer» cette œuvre essentielle pour l’histoire de son pays et sans le cinéma tout court!
Kaing Guek Eav, alias «Duch», a été un haut responsable du régime khmer rouge. A titre personnel, «Duch» est responsable de la mort des quelque douze mille détenus du camp d’extermination S21 de Phnom Penh, placé sous son autorité. Condamné à 35 ans de prison en 2009, ce tortionnaire, qui s’estime innocent, a fait appel de son jugement. Dans l’attente du nouveau verdict, Panh vient filmer durant près de 300 heures le tortionnaire qui croit avoir l’occasion de plaider sa cause, mais le cinéaste saura le confondre, en se refusant à le considérer a priori comme un monstre, en lui donnant une parole qui se retourne inexorablement contre lui… Présenté l’an passé à Cannes, un chef-d’œuvre qui force l’admiration!
de Rithy Panh
France, 2011, 1h45