Divine

A voir dimanche 23 septembre 2012 à 00h25 sur France 3 |

Grâce soit rendue au Cinéma de Minuit de France 3 qui nous autorise à survivre dans le désert télévisuel en nous faisant découvrir des incunables comme «Divine» (1935) de Max Ophuls (1902-1957). Né en Allemagne, à Sarrebrück, le père du documentariste Marcel Ophuls est sans conteste l’un des cinéastes parmi les plus importants de notre premier siècle de cinéma, dont l’art virtuose du découpage influença aussi bien Stanley Kubrick que Jacques Demy!

Le futur réalisateur de chefs-d’œuvre comme «Lettre d’une inconnue» (1948), «La Ronde» (1950), «Le Plaisir» (1952) ou l’inouï «Lola Montès» a commencé par faire du théâtre. A vingt-deux ans, Max Ophuls est en effet nommé «directeur de création» du prestigieux Burgtheather» de Vienne. Après avoir mis en scène près de deux cents pièces, il se tourne vers le cinéma et réalise un premier long-métrage déjà remarquable, «Liebelei» (1932), d’après Arthur Schnitzler, où affleurent déjà ses thèmes de prédilection (la tragédie faussement légère du plaisir, la tromperie des apparences, le sacrifice inutile des sentiments, l’entropie qui frappe toute passion amoureuse)…

Fuyant le nazisme après l’incendie du Reichstag, Max Ophuls se réfugie en France où il tourne «Divine» (1935) qui aurait normalement dû être réalisé par Jean Tarride, cinéaste plutôt médiocre. Ludivine Jarisse (Simone Berriau dans l’un de ses meilleurs rôles) quitte sa province obscure pour monter à Paris. Sur les conseils d’une amie actrice, la jeune femme veut tenter sa chance dans le music-hall. Sous le nom de scène de Divine, elle découvre alors les coulisses peu réjouissantes de l’univers du spectacle…

Avec l’aide de Colette qui connaît bien les frivolités cruelles du milieu du spectacle parisien, Max Ophuls reprend complètement le scénario originel pou y greffer sa propre vision du monde, faisant déjà du mouvement l’expression même de la vie… A découvrir!

de Max Ophüls
France, 1935, 1h22