Des hommes et des dieux

Inspiré d’un fait-divers terrible, le cinquième long-métrage de Xavier Beauvois est un film en tout point admirable. Le 26 mars 1996, sept moines français installés dans le monastère cistercien de Tibéhérine, dans l’Atlas algérien, sont enlevés par un groupe armé. Deux mois plus tard, l’on retrouvera uniquement leurs têtes. Se refusant à vouloir démêler l’écheveau ambigu de cette tragédie, que certains imputent à l’armée algérienne, le réalisateur de «N’oublie pas que tu vas mourir» (1995) et «Le Petit Lieutenant» (2005) adopte le seul point de vue des moines trappistes de Tibéhérine, mis au défi de leur idéal par une réalité hélas violente. Avec des acteurs formidables de justesse, Beauvois nous immerge dans une communauté d’antihéros qui, jusqu’à la fin, se refuseront à se rendre à la raison du monde «tel qu’il est», lui préférant des vertus comme la fraternité et l’ouverture à autrui… Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 2010.

Warner Bros