Delwende

| Burkina-Faso |
Cannes 05, Un certain regard
de Pierre Yameogo


Même si l’usage généralisé du numérique risque heureusement de changer la donne, le cinéma africain reste sinistré. Certains cinéastes résistent contre vents et marées, à l’instar de Saint Pierre Yameogo qui, depuis «L’œuf silhouette» (1984), tourne très régulièrement… avec des budgets de fortune! Seul film africain présenté l’an passé à Cannes, «Delwende» tire son inspiration d’un documentaire tourné par Yameogo sur les institutions qui accueillent à Ouagadougou les «mangeuses d’âme», ces femmes chassées de leur village par superstition…

Pougbila, une jeune fille de seize ans, ne veut (ou ne peut) pas dire qui l’a violée. Tout comme sa mère qui est considérée par les villageois comme une sorcière, elle n’attend absolument rien de la justice des hommes… A travers les destins tragiques de ses deux protagonistes, le réalisateur de «Moi et mon blanc» (2003) met en accusation tout un système de pouvoir basé sur la crédulité. Fiction très véridique, «Delwende» propose un voyage hallucinant au triste pays des femmes fantômes…
DELWENDE, 2005, Burkina-Faso / France / Suisse, couleur, 1h36, programme n°134