Après avoir bénéficié d’une nouvelle sortie cinéma cet automne, voici que le chef-d’œuvre du réalisateur polonais Jerzy Skolimowski, tourné en 1970, est à nouveau visible sur nos grands écrans. Une aubaine à ne pas rater!
Tout à la fois fulgurant, social, romantique et pop, «Deep End» constitue un étrange mélange. De la passion entre un adolescent et une femme plus âgée, ce film fait surgir une poésie et un style à nuls autre pareils, qui créent un espace de survie pour un personnage en rupture avec la société.
Inspiré d’un fait divers macabre qui a eu lieu dans une piscine de l’East End londonien, «Deep End» raconte l’histoire d’un adolescent de 15 ans. Embauché dans un bain public, il rencontre Susan, sa collègue, une jolie rousse de 24 ans qui se joue de lui. Autour de la piscine se dégage alors une atmosphère étrange et Mike, troublé par les fantasmes, doit faire face à certaines avances…
Décrivant l’éducation sentimentale d’un ado par une jeune femme libre et dominatrice, le réalisateur polonais distille un érotisme permanant, grâce à l’alternance des scènes d’abandon et de manipulation. Jouant aussi avec le cocon protecteur de la piscine opposé au monde extérieur que Mike souhaiterait voir disparaître, le cinéaste parvient à faire muer l’initiation amoureuse en exclusion de la vie sociale. Un chef-d’œuvre!
de Jerzy Skolimowski
Grande-Bretagne / Allemagne de l’Ouest, 1970, 1h30
à voir à La Chaux-de-Fonds
