De l’eau pour les éléphants

A voir dimanche 2 juillet 2017 à 21h sur NT1 |

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Fallait-il vraiment confier l’adaptation du best-seller «tire-larmes» de Sara Gruen à Francis Lawrence, jusqu’ici réalisateur de deux films très éloignés de l’univers romantique de l’écrivaine canadienne? Pour mémoire, dans «Constantine» (2004), Keanu Reeves s’égarait un brin dans un nanar gothique démoniaque. Plus maîtrisé, «Je suis une légende» (2007), tiré de la nouvelle d’anticipation de Richard Matheson, conférait à un New York dévasté une dimension anxiogène assez remarquable… Reconstitution historique esthétisée par la (trop) belle photographie du chef opérateur mexicain Rodrigo Prieto (qui a signé l’image de tous les films de Alejandro González Iñárritu), son troisième long-métrage peine à nous faire ressentir la passion qui devrait pourtant étreindre ses protagonistes.

Surpris à errer dans un cirque en tournée, un vieil homme (Hal Holbrook) décide de raconter l’histoire de sa vie à qui veut l’entendre. Le retour en arrière qui en résulte nous ramène à l’époque de la grande Dépression, au temps de la jeunesse du narrateur dont on apprend qu’il se prénomme Jacob (et prend dès lors les beaux traits réguliers de Robert Pattinson)… Sur le point de finir ses études de vétérinaire, Jacob a le malheur de perdre ses parents. Promis à la misère, le jeune homme vagabonde avant de se faire engager dans un modeste cirque ambulant pour y soigner les animaux. Se met alors en place un triangle amoureux somme toute conventionnel. Jacob tombe en effet amoureux de Marlène (Reese Witherspoon), une séduisante écuyère qui est hélas déjà l’épouse du directeur du cirque (Christoph Waltz), un être ambigu vouant à son métier une passion sincère, mais dont la violence rentrée fait peur à tout le monde. Inconscient, Jacob met au point avec Marlène un numéro de voltige éléphantesque qui va faire office de détonateur!

Malgré quelques dialogues enflammés, le spectateur reste plutôt de marbre devant le spectacle trop convenu de cet amour contrarié. Manque la flamboyance d’un Douglas Sirk, prince du mélodrame, qui ne lésinait pas sur l’exacerbation des sentiments dans les années cinquante. De fait, tirant toute la couverture à soi, l’incroyable Christoph Waltz constitue la vraie bonne raison de découvrir cette histoire d’amour contrariée.

Water for Elephants
de Francis Lawrence
Etats-Unis, 2011, 1h55