| Tchad |
Venise 06, Grand Prix du Jury
de Mahamat-Saleh Haroun
En tant que soldat, Mahamat-Saleh Haroun a vécu la guerre civile au quotidien. Il en retire aujourd’hui une œuvre d’une rare puissance sur le thème du pardon… A dix-huit ans, Atim est orphelin de père. Alors que la radio annonce l’amnistie pour tous les criminels de guerre dans un souci de réconciliation, son grand-père aveugle lui confie un revolver et une mission à laquelle il ne peut se dérober: la vengeance! Atim part pour Djamena pour y retrouver le meurtrier de son père, un certain Nassara, ancien soldat devenu boulanger.
Intrigué par ce jeune homme agressif, il l’embauche comme apprenti. A mesure qu’il lui apprend à faire le pain, Nassara s’attache à son nouvel employé, même s’il sent confusément que celui-ci représente un danger. De son côté, Atim sent la colère monter en lui, mais il repousse à chaque fois le moment fatidique, pressentant que cette colère, comme la pâte qu’il pétrit jour après jour, pourrait peut-être se transformer en autre chose. La tension devient vite insupportable car les deux protagonistes ne se parlent pas et Nassara n’éprouve aucun regret! Dans un final médusant, notre cinéaste réussira pourtant à déjouer la spirale de la violence…
Tchad / Belgique / Autriche / France, 2006, couleur, 1h35, programme n°141