Brubaker

A voir lundi 12 novembre 2012 à 20h40 sur RTL9 |

Réalisateur solide mais dénué d’une véritable personnalité, formé à la télévision, Stuart Rosenberg (1928-2007) a débuté au cinéma par un polar très prometteur, «Crime, société anonyme» (1960). Il a un peu déçu par la suite, même si sa collaboration avec Paul Newman a engendré deux films plutôt honorables («Luke, la main froide», 1967; «La Toile d’araignée», 1975).

Adapté d’un roman autobiographique, commencé par Bob Rafelson, «Brubaker» (1980) raconte comment un directeur de prison a tenté d’améliorer les conditions de vie de «ses» prisonniers… Arrivé incognito parmi d’autres détenus au pénitencier de Wakefield, Henry Brubaker (Robert Redford) découvre un univers carcéral miné par la violence et gangrené par la corruption…

Après quelques jours d’observation, il révèle sa véritable identité et annonce qu’il n’est autre que le nouveau directeur de Wakefield, dépêché par le gouvernement pour y mener à bien d’importantes réformes. Certains surveillants, qui purgent eux-mêmes une peine, craignent alors de perdre leurs prérogatives…

D’un humanisme bien tempéré, le treizième long-métrage de Rosenberg est caractéristique de ces fictions de gauche (la présence de Redford en atteste) dont l’establishment hollywoodien, par pur opportunisme économique, toléra la présence en ces années septante et quatre-vingt exsangues. Du fait de son absence d’angélisme, le film reste cependant à ce jour très intéressant.

de Stuart Rosenberg
Etats-Unis, 1980, 2h10