Brancaleone s’en va-t-aux croisades

A voir dimanche 29 juillet 2012 à 0.20 sur France 3

Né en 1915, mort par suicide en 2010 pour échapper à son cancer, Mario Monicelli est avec Dino Risi, Ettore Scola et Luigi Comencini l’un des inventeurs de la fameuse «comédie à l’italienne» qui a pris le relais du néoréalisme (épuisé) au début des années soixante pour continuer à refléter (et railler) les réalités italiennes.

Le très savoureux «Brancaleone s’en va-t-aux croisades» («Brancaleone alle crociate», 1970) est un film à costumes qui constitue la suite très réussie de son «Armée Brancaleone» tourné quatre ans plus tôt… On y retrouve donc avec grand plaisir le sieur Brancaleone da Norcia (Vittorio Gassman, impérial), chevalier vantard particulièrement incompétent, flanqué comme il se doit de son flamboyant destrier jaune, toujours aussi peu coopératif!

En l’an 1100, Brancaleone est contraint de participer à une croisade contre les Sarrasins pour sauver sa tête. Parti avec ses hommes, il confond la Méditerranée avec un lac, d’où une traversée très rapide! Revenu de son erreur, il est mêlé à une rivalité opposant deux papes, avant de succomber aux charmes d’une sorcière qui décimera sa petite troupe…

Avec une verve magnifique, due aux scénaristes Age et Scarpelli, le réalisateur du «Pigeon» (1958) se moque du Moyen Age et de ses illuminations, une ère d’intolérance et d’ignorance dont il point à plusieurs reprises au détour d’une séquence sa contemporanéité crasse… Bref, sur la question, un film aussi essentiel que le «Sacré Graal» des Monty Python!

Brancaleone alle Crociate

de Mario Monicelli
Italie, 1970, 1h59