Blancanieves

Toronto 2012, en compétition | San Sebastián 2012, Prix spécial du Jury, Prix d’interprétation féminine | Nominé pour l’Oscar du meilleur film étranger 2013
de Pablo Berger
avec Macarena García, Maribel Verdú, Daniel Giménez Cacho, etc.

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Né à Bilbao au nord de l’Espagne en 1963, Pablo Berger a vécu son enfance à côté d’une salle de cinéma. Depuis sa chambre, il entendait jouer les films. Formé à la NYU Film School, auteur de nombreux courts-métrages applaudis dans les festivals, il est critique de cinéma, réalisateur et enseignant. En 2003, il signe un premier long-métrage intitulé «Torremolinos 73», une comédie tendre et émouvante sur un couple qui tourne des films érotiques en Super 8 sous le régime de Franco. Après huit ans de travail, il nous livre aujourd’hui un mélodrame gothique en noir et blanc librement inspiré de «Blanche-Neige et les Sept Nains» des frères Grimm, transposé dans l’Espagne des années 1920. «Blancanieves» débute par une corrida saisissante de suspense qui voit un matador affronter un taureau enragé dans une arène pleine à craquer, avant de s’attacher aux pas d’une orpheline élevée par une belle-mère sadique. Un beau jour, la jeune fille prend la fuite avec une bande de nains toréros… A la faveur d’un noir et blanc subtilement nuancé de gris, Pablo Berger actualise le mythe avec les atouts du Muet: un format quasi carré, des images d’une superbe puissance évocatrice, un montage d’une fluidité exemplaire, des surimpressions dignes de Dreyer et des gros plans dont la dimension psychanalytique évoque Buñuel, le tout soutenu par un flamenco génial signé Alfonso Vilallonga. Grâce à son sens de la métaphore, de l’association d’idées et de l’ellipse, Berger multiplie les couches signifiantes, passant de la critique de l’inhumanité à un discours ironique sur la société moderne. C’est donc en noir et blanc que Blanche Neige apparaît avec une actualité troublante!
Espagne / France, 2012, noir et blanc, 1h44, programme n°180