Un jour d’été, Ethéro (Eka Chavleishvili) va cueillir et déguster au bord de la rivière des mûres, son péché mignon. Distraite par le chant d’un merle, elle frôle la mort… L’espace de quelques secondes, elle s’est vue morte. Saine et sauve, la promeneuse solitaire, qui tient l’épicerie du village, décide de perdre sa virginité à quarante-neuf ans et s’efforce dès lors de vivre sa vie, au grand dam de ses vieilles amies aux langues vipérines.
Eclatante de couleurs vives, comme innervée par un humour pince-sans-rire qui évoque Aki Kaurismäki, cette œuvre combien vitale terrasse avec les armes de la poésie les ferments mortifères de l’échec existentiel. Avec, à la clef, une manière de conte grisant qui sacre une véritable antihéroïne actant une forme inédite de féminisme instinctif, alimenté qu’il a été par des années de patriarcat insidieux.
de Elene Naveriani
Suisse/Géorgie, 2023, 1h52