Benny’s Video

de Michael Haneke |
avec Arno Frisch, Angela Winkler, Ulrich Mühe, Ingrid Stassner, etc.

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    Elevé dans le confort le plus bourgeois, Benny, 14 ans, est le fils unique d’un couple d’intellectuels autrichiens. Grand amateur de vidéo, Benny remplit le vide de son adolescence d’enfant gâté en filmant le monde qui l’entoure. Sociable, sans plus, Benny entraîne chez lui une camarade d’école, un jour où ses parents sont absents — comme souvent. De manière à l’épater, il lui montre des images qu’il avait tournées à la campagne, et qui semblent l’obséder depuis: l’abattage d’un cochon. Brandissant l’arme qu’il avait volée ce jour là, Benny passe de l’image à l’acte — et le jeu (d’enfants) vire alors au drame. Malgré cela, les parents du jeune homme vont assumer l’assassinat de la jeune fille; protégeant leur fils, ils organisent la disparition du cadavre (son effacement, comme pour une bande vidéo), de manière à préserver les apparences. «Benny’s Video» fait partie d’une trilogie sur «la glaciation des rapports contemporains» entamée avec «Le Septième continent» (Léopard de bronze à Locarno en 1988), où une famille entière décidait, méthodiquement, de tout casser dans sa maison et de se suicider. Au delà de la parabole sur la dictature de l’image dans notre monde, Michael Haneke constate froidement, sans pathos, combien un désir d’harmonie familiale peut conduire au refoulement de toute émotion; il dessine ainsi le portrait d’une société qui, pour préserver sa propre cohésion, est prête à réinventer une «solution finale» au quotidien.

    Autriche, 1992, couleur, 1h45; programme n°28