Bellissima

de Luchino Visconti
avec Anna Magnani, Tina Apicella, Walter Chiari, Alessandro Blasetti, etc.


D’origine très modeste, Maddalena (Anna Magnani) veut à tout prix faire gagner à sa petite fille Maria un concours de beauté organisé par une compagnie cinématographique. Dépensant toute son énergie et ses maigres économies dans cette entreprise, elle parvient enfin à faire tourner un bout d’essai à la pauvre petite. A l’écran, la laideur de Maria déclenche l’hilarité générale, ce qui lui vaut d’être choisie! Ulcérée, Maddalena refusera catégoriquement le contrat d’engagement qu’on lui propose pour sa fille…

Proférée en 1951, cette dénonciation sans concession de la cruauté et du cynisme des milieux du cinéma anticipe de façon prémonitoire sur la dérive actuelle des médias en matière de formatage des esprits et des corps… La Magnani porte le film à bout de bras, absolument fabuleuse dans le rôle d’une mère étouffante qui projette sur sa fille ses rêves de réussite. Clairvoyant, Visconti a complètement laissé son actrice improviser. En maman blessée par les rires dont est victime son enfant, elle atteint au tragique le plus sublime. Mais, à voir ce qu’est devenue la télévision aujourd’hui, la leçon ne semble guère avoir été retenue…
1951, Italie, noir et blanc, 1h30, programme n°131