Belle de jour

de Luis Buñuel |
avec Catherine Deneuve, Jean Sorel, Michel Piccoli, Geneviève Page, Pierre Clémenti, Francisco Rabal, Françoise Fabian, etc.


A priori la présence de Luis Buñuel dans cette petite anthologie d’un certain cinéma français peut sembler étrange. De fait, la carrière de ce cinéaste à nul autre pareil a croisé à deux reprises l’Histoire du cinéma «tricolore». Né en 1900 en Espagne, Buñuel a débuté sa carrière cinématographique en France avec la réalisation de ses deux «brûlots» surréalistes, «Un Chien andalou» (1928) et «L’Age d’or» (1930), pour revenir à l’âge de 64 ans (après sa période mexicaine) tourner à Paris ses ultimes chefs-d’œuvres écrits en complicité avec le scénariste Jean-Claude Carrière. Décrivant la double vie de Séverine (Catherine Deneuve dans l’un de ses grands rôles), «bourgeoise frigide à la ville et prostituée prête à tout dans l’alcôve», Buñuel ne décide pas entre le fantasme et la réalité dans «Belle de jour». Adaptée d’un roman de Joseph Kessel, cette œuvre subtilement jouissive a remporté en 1967 le Lion d’or au Festival de Venise — à noter que «Belle de jour» a été plébiscité (tardivement) par le public américain, jusqu’à constituer, là-bas, la meilleure «recette» de l’année 1995 du cinéma… «français»!
France, 1967, couleur, 1h45; programme n°46