Bande de filles

Cannes 2014, Quinzaine des réalisateurs |
de Céline Sciamma
avec Karidja Touré, Assa Scilla, Lyndsay Karamoh, etc.

bande-de-filles_WEB

En deux œuvres très remarquées, la cinéaste française Céline Sciamma s’est imposée comme l’un des grands espoirs de la nouvelle vague féminine montante. Pour mémoire, «Naissance des pieuvres» (Prix Louis Delluc 2007) décrivait la confusion des sentiments d’une adolescente s’adonnant à la natation synchronisée. Sélectionné à Berlin en 2011, «Tomboy» posait la question de l’identité sexuelle en toute pudeur et sensibilité.

Avec son troisième long-métrage, la jeune réalisatrice franchit encore un pallier. Premier film français dont les protagonistes sont toutes «blacks» et ont été pour la plupart «castées» dans la rue, «Bande de filles» est un portrait en coupe d’une génération au féminin qui tente de se construire envers et contre tout…

Adolescente habitant une cité de la banlieue parisienne, Marieme (Karidja Touré) vit ses seize ans comme une succession d’interdits: la loi des garçons, l’impasse de l’école, le ghetto du quartier. Tout change le jour où elle se fait brancher par trois filles de son âge, affranchies de tout, qui lui proposent de partir en virée à Paris. Marieme leur emboîte le pas, change de nom pour devenir Vic (comme «victory»). L’ado effacée apprend alors à ne pas se laisser marcher dessus… Céline Sciamma filme cette rébellion comme un grand huit, libérateur certes, mais peut-être sans lendemain.

France, 2014, couleur, 1h52, programme n°192