Bab’Aziz – Le prince qui contemplait son âme

| Tunisie |
de Nacer Khemir


Peintre, sculpteur, conteur, marionnettiste, le Tunisien Nacer Khemir est un cinéaste rare dont le souci d’exigence et la folie conjuguées font fuir les producteurs trop pragmatiques. Partant, la filmographie du réalisateur du «Collier perdu de la colombe» (1991) n’est guère fournie: deux courts et trois longs-métrages en trente ans de carrière! C’est donc un vrai bonheur de le voir réapparaître en plein désert avec un nouveau film enchanteur… Deux silhouettes cheminent dans un océan de sable. Ishtar, une petite fille pleine d’entrain, guide son grand-père Bab’Aziz, un derviche aveugle. Elle a pour mission de l’amener à la grande réunion de ses pairs, qui a lieu tous les trente ans.

Mais personne ne sait où se rassemble la confrérie des derviches. En écoutant avec leur cœur le silence infini du désert, Ishtar et son grand-père finiront par trouver le chemin… Après avoir parcouru le monde pour conter les «Mille et Une Nuits», Khemir renoue non sans bonheur avec l’image. Envoûtant littéralement son spectateur, l’auteur des «Baliseurs du désert» (1984) atteint à la plénitude de son art.
BAB’AZIZ, 2005, France / Allemagne / Iran / Tunisie / Grande-Bretagne, couleur, 1h38,
programme n°134