A voir mardi 29 janvier 2013 à 0h25 sur Arte
Cinéaste oublié à redécouvrir, Julien Duvivier (1896-1967) a laissé une œuvre abondante derrière lui (soixante-huit longs-métrages). Pessimiste et tourmenté, Duvivier a connu son apogée durant les années trente, signant quelques-uns des films-clefs de cette période très particulière de l’histoire de France, avec «Poil de Carotte», «Golgotha», «La tête d’un homme» (l’une des meilleures adaptations de Simenon), «Pépé le Moko» ou encore «Un Carnet de bal».
Très peu vu à la télévision, «Au Bonheur des Dames» (1929) constitue le dernier film de sa période muette qu’il a entamé dès 1918 pour le compte de la firme Gaumont. Tirée du livre homonyme de Zola (qui constitue le onzième des vingt romans de la saga des Rougon-Macquart), cette œuvre, où perce déjà toute la noirceur du futur réalisateur de «La Bandera», fera l’objet d’une sonorisation en 1930 qui relancera sa carrière commerciale.
A la fin du 19e siècle, qui voit apparaître les premiers grands magasins à Paris, le propriétaire de l’un d’entre eux cause la ruine d’un simple marchand de draps dont il convoite la jeune nièce orpheline…
Après d’âpres négociations, Duvivier obtint l’autorisation de tourner dans Les Galeries Lafayette fermées pour cause de travaux d’agrandissements, lesquels avaient été interrompus après le krach de 1929! D’où une ambiance fantomatique seyant parfaitement à ce mélodrame de l’innovation à tout prix…
de Julien Duvivier
France, 1930, 1h25